volentiers avec des gens qu'il n'aymoit pas, il estoit bon amis, et regulier, il estoit brave sans ostentation, il aymoit les plaisirs plus que la fortune, mais il aymoit la gloire plus que les plaisirs; il estoit galand avec toutes les dames, et fort civil, et la familiarité qu'il avoit avec ses meilleurs amis ne luy fairoit jamais manquer au respect qu'il leur devoit. Cette manière d'agir faisoit juger qu'il avoit de l'amour pour elle, et il est certain qu'il en entroit toujours un peu dans toutes les grandes amitiéz qu'il avoit; il avoit bien servy à la guerre, et fort long-temps, mais comme de son siècle ce n'éstoit par assez pour parvenir à de grands honneurs que d'avoir de la naissance, de l'esprit, des services, et du courage, avec toutes ces qualitéz il estoit demeuré à moitié chemin de sa fortune, il n'avoit pas eu la bassesse de flatter les gens en qui le Mazarin, souverain dispensateur des graces, avoit creance, ou qu'il n'avoit pas ésté en éstat de les luy arracher,